Fonction publique hospîtalière

Publié le par jean marc

Intervention de la délégation CGT au conseil supérieur de la FPH le 30 mars

Nous ne pouvons ouvrir cette séance plénière dans la Fonction Publique Hospitalière en dehors du contexte social et politique dans lequel le pays, le monde du travail, la jeunesse se trouvent.

Mardi 28 Mars 2006 , ce sont près de 3 millions de personnes qui ont manifesté sur tout le territoire et de nombreux salariés du privé et du public qui ont fait grève. Nous sommes toujours dans l’attente des chiffres officiels de mobilisation, malgré de nombreuses demandes. Une journée de mobilisation qualifiée « d’historique », la plus importante depuis 30 ans.

Le mouvement reste déterminé et est marqué par la volonté de gagner le retrait du CPE, mais pas seulement. La question de l’emploi, de la précarité et du statut du travail, sont au cœur des mobilisations. Un « ras-le-bol » plus global s’exprime, l’envie de se faire respecter domine.

Les salariés de la santé et de l’action sociale, tant publique que privée, ne se sont pas mobilisés seulement en solidarité avec les jeunes étudiants et lycéens. Ils revendiquent une autre politique d’emploi et de formation pour améliorer les conditions de travail et les conditions de prises en charge des patients. Ils revendiquent des mesures pour s’attaquer à la précarité qui mine tous les secteurs, toutes les professions.

Fin 2005, nous avons fait le bilan qu’il manquait 100.000 emplois dans les hôpitaux. Les budgets des hôpitaux laissent présager, pour 2006, la suppression directe ou le non renouvellement de 25.000 à 40.000 emplois.

Près de 40.000 emplois aidés dans le sanitaire et le social arrivent aux forceps dans nos établissements, sans réel accompagnement et suivi.

La précarisation budgétaire des établissements, instaurée par la T2A, conduit à la précarisation de l’emploi et donc à celle de la prise en charge des populations.

C’est bien l’emploi qualifié et stable et aussi les missions sociales de l’hôpital qui pâtiront des réformes en cours.

Ce Ministère ne pourra pas rester sourd à ce qui s’exprime dans le mouvement social en cours et dans de nombreuses actions locales :
-  Il faut ouvrir de véritables négociations sur l’Emploi et la Formation ;
-  Il faut améliorer les conditions de travail, les salaires, la reconnaissance des qualifications.
-  Il faut entendre le malaise profond des professionnels : • insatisfaction des cadres, • insatisfaction des médecins, • insatisfaction de toutes les filières professionnelles, • insatisfaction et interrogations de nombreux directeurs sur le sens donné aux réformes.

Avec, au centre, le devenir du service public hospitalier.

Les injonctions contradictoires entre les objectifs de qualité de l’offre de soins et les mesures d’économie de l’autre ne passe plus. Quand les personnels ou responsables veulent dénoncer des situations difficiles, ils sont appelés au droit de réserve et menacés de sanctions.

Les projets sont remis en cause, les engagements financiers non tenus dans les régions. Les SROSS 3ème génération sont plus imposés qu’élaborés dans la concertation.

La circulaire budgétaire 2006 est contestée, critiquée, voire incomprise de toute part.

A l’heure où le dialogue social est prôné, les doutes s’installent, à tous les niveaux de la communauté hospitalière.

Le passage en force sur tous les dossiers n’est plus toléré ni tolérable.

Concernant notre secteur, la Fonction Publique Hospitalière, trop de sujets sont traités en contournant les organisations syndicales ou sans prise en compte de leurs propositions, y compris quand elles sont largement en accord.

Je fais référence, là, au dossier de l’Ordre infirmier, par exemple. A ce jour, la note rendue publique du Rapport sur la structure n’est ni le reflet de ce que veulent les 400.000 salariés infirmiers, ni des propositions des organisations syndicales.

A ce propos, pour les élections Kiné - Podologues, leurs organisations ne permettent pas aux salariés concernés d’être candidats, ni même de voter.

Les groupes de travail sur la formation (LMD, VAE, ...) et exclusivité de fonction des IBODE, continuent sans nous !

Le dialogue social, ce n’est pas seulement donner la possibilité aux salariés d’élire leur représentant ou d’établir une structuration du dialogue social entre le local et le national ; encore faut-il se mettre d’accord, ensemble, sur le contenu et le sens donné à la négociation !

Un « bras de fer » est engagé avec ce Gouvernement. La détermination de la mobilisation est au moins aussi forte que celle du Premier Ministre à vouloir imposer le CPE. Ce qui démontre que cette mesure de Contrat Première Embauche, dans les suites du Contrat Nouvelle Embauche, fait bien partie d’un projet plus global de flexibilisation accrue du contrat de travail, préfigurant une remise en cause du CDI et du Code du Travail.

Les salariés sous statut ou sous Conventions Collectives l’ont bien compris ! Ils y voient une menace de leur statut, de celui de la Fonction Publique et la Fonction Publique Hospitalière en particulier.

N’entendons-nous pas, ici et là, que notre statut pèse sur les budgets ? Trop de garanties qui empêcheraient d’aller plus loin dans la flexibilité, dans la mobilité, dans la polyvalence !

Le Gouvernement fait fausse route ! C’est la croissance qui crée l’emploi !

Une nouvelle journée d’actions interprofessionnelles est décidée, à l’appel des 12 organisations, pour le Mardi 04 Avril 2006. Cela concerne tous les hospitaliers, tous les salariés du sanitaire et du social, pour faire reculer la précarité.

Nous vous demandons de faire respecter le droit de grève dans tous les établissements.

Publié dans cgtchm

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