P.H.

Publié le par jean marc

Les médecins hospitaliers ne peuvent être payés à la commission comme des commerciaux !

Dans sa logique d’hôpital-entreprise, le Ministre de la santé persiste et signe. Il vient d’annoncer, lors d’une rencontre avec des syndicats minoritaires dans la profession, que les décrets de modification du statut de praticien hospitalier allaient être publiés rapidement.

Ces textes sont inacceptables. Ils instaurent une embauche par le directeur de l’hôpital sur la base d’un contrat d’objectif assorti d’une part variable de rémunération. Bref, il s’agit ni plus ni moins que d’un intéressement aux « résultats ». Et quels résultats ? Ceux instaurés dans le cadre de la T2A (tarification à l’activité), c’est-à-dire en sélectionnant les malades « rentables ».

Ce type de médecine est inacceptable à l’hôpital public. Par ailleurs, c’est faire fi de l’indépendance du médecin, ce dont le Conseil de l’ordre des médecins, sollicité à ce sujet, s’est ému. Par ailleurs, le praticien se trouve dans une situation d’emploi précarisé. En effet la réforme de la gouvernance hospitalière instaure une organisation de l’hôpital en pôles qui doivent remplir des objectifs de « production ».

Si ces objectifs ne sont pas remplis, les moyens affectés au pôle seront réduits, c’est-à-dire que des emplois seront supprimés. Le praticien sera alors mis à disposition d’un centre de gestion qui lui proposera dans un délai de 2 ans 3 affectations sur le territoire national. En cas de refus, il sera licencié avec indemnités et perdra son statut. Nous sommes donc là confrontés à la logique libérale la plus dure et la plus cynique.

Il s’agit d’une nouvelle étape du démantèlement du service public hospitalier. Nous regrettons fortement que nos propositions pour faire évoluer l’hôpital dans le cadre d’un grand service public ne soient pas entendues. A titre d’exemple, Monsieur le Ministre serait bien inspiré de relire le rapport de la Cour des comptes signé par Philippe Seguin qui dénonce les dérives de l’activité privée à l’hôpital, notamment celle de ce professeur qui a encaissé 1 million d’euros (oui 1 000 000 !) de revenus à ce titre, en 2004.

Nous appelons donc tous les praticiens hospitaliers à se faire entendre pour faire échec à cette réforme inique.

Publié dans cgtchm

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